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ACTU-BREIZH22
25 février 2014

RCA.La France face à "un véritable Kosovo africain".

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     Le Parlement se prononce cet après-midi sur la prolongation de l'opération Sangaris en Centrafrique, où sont présents 2000 militaires français.

Erreurs d'appréciation

Les 2 000 militaires français présents en Centrafrique sont confrontés à une situation beaucoup plus complexe que prévu lors du lancement de l'intervention, le 5 décembre.

 Les débats s'annoncent animés en raison des difficultés sur le terrain. Plusieurs députés qui se sont rendus la semaine dernière à Bangui pointent des « erreurs d'appréciation » dans la préparation de l'opération et une « sous-estimation » du degré de violence. Ils s’interrogent également sur le nombre de soldats français déployés, jugé globalement insuffisant, et le montant de la facture, dont la France doit pour l'instant s'acquitter seule. Les plus critiques sont les élus UMP. Témoignages de deux d’entre eux.

Le témoignage de Pierre Lelouche :

« Il nous est demandé de dire oui ou non à la prolongation de Sangaris. Dire non pour dénoncer les insuffisances de l’actuel Président de la République serait naturellement tentant ; pour dénoncer l’erreur de calcul de François Hollande qui pensait rééditer à peu de frais un deuxième succès « malien », d’autant que cette opération n’est guère soutenue par notre opinion publique. 

Cela étant, un vote négatif risquerait de compromettre notre présence traditionnelle en Afrique et d’aller à l’encontre de notre rôle de membre permanent du Conseil de Sécurité, lequel implique des responsabilités particulières. 

En revanche, il est pour moi impensable de donner au gouvernement une sorte de satisfecit, voire un chèque en blanc sur une opération qu’il ne contrôle guère.  Ma recommandation est donc que l’opposition n’accepte de maintenir nos forces en Centrafrique que si le gouvernement s’engage solennellement mardi prochain devant la représentation nationale à emplir les trois conditions suivantes : 

- La date du retrait. Celui-ci interviendra immédiatement  après les élections de février 2015 en Centrafrique

- Que les forces françaises puissent passer le témoin à une force des Nations Unies dans laquelle figurerait une présence significative de nos partenaires européens (tout cela supposant un accompagnement diplomatique réussi qui, pour l’heure, n’est pas au rendez-vous)

- Que le coût de l’opération Sangaris (au moins 100 millions d’euros à ce stade) soit couvert par le budget de la Nation et non pas par des coupes supplémentaires dans le budget d’équipement de la défense.

A mes yeux, la politique française en Centrafrique relève plus de l’improvisation et du bricolage que d’une politique de stabilisation à long terme de cette partie de l’Afrique, menacée par la « descente » des mouvements djihadistes venus du Sahel vers l’Afrique centrale. »

Le témoignage d'Yves Fromion :

« Près de trois mois après l’engagement de l’opération Sangaris, apparaît une forme d’enlisement dont les causes doivent être recherchées dans une mauvaise estimation de la  situation à l’origine, la surprise « stratégique » constituée par l’émergence du mouvement anti Balaka qui a contraint Sangaris à faire de l’interposition consommatrice d’effectifs, les relations compliquées avec le Tchad, largement impliqué dans le mouvement Seleka, qu’il faut impérativement ménager compte tenu de sa participation active dans Serval, l’absence de moyens suffisants au regard de l’ampleur de la mission (les renforts réclamés début janvier viennent seulement d’être accordés pour… avril), la surestimation des capacités opérationnelles de la MISCA et des contributions internationales à la résolution de la crise…

Sur cette situation par elle-même très préoccupante se greffe une entreprise de « déplacement autoritaire » de populations musulmanes vers le Tchad ou le Nord RCA, conduite par les autorités tchadiennes, dont l’effet est assez désastreux.

Il est clair que la France se trouve désormais dans une position très difficile en RCA. Trop longtemps paralysé par son souci de ne pas agir seul en RCA le gouvernement s’est finalement résigné à intervenir… seul et trop tard, d’où l’inadéquation de notre dispositif  militaire, très sous-dimensionné. La France pensait rejouer le scénario Serval et elle doit faire face à un véritable Kosovo africain. »

Source:Ouest-France

L'auteur:

* Si ça dure aussi longtemps que le Kosovo;on n'est pas prêt de sortir du bourbier!

Notre "Chef des Armées" avant d'envoyer nos soldats là-bas aurait dû apprécier les risques d'enlisement prévisible dans ce pays confronté à une vraie guerre de religion.

 
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