Avec notre correspondante à Bogota, Zoé Beri
Le réseau fonctionnait depuis 2012. Selon les enregistrements révélés par l’hebdomadaire Semana, détournements de fonds, pots de vin et trafic d’armes, ne servaient pas seulement à enrichir des officiers, mais aussi à tenter d’enterrer un dossier bien plus lourd pour l’institution : l’affaire dites des « faux positifs ». Elle avait éclaté en 2008, lorsque le pays avait découvert que l’armée tuait des civils et les habillait en guérilleros pour faire du chiffre.
Depuis, plusieurs officiers sont derrières les barreaux. C’est notamment à eux que l’argent des détournements profitait. Des billets d’avions étaient offerts à leurs avocats. Des subalternes étaient payés pour se taire et éviter que toute l’armée ne soit mouillée dans cette histoire. Quant aux accusés, sensés être aux arrêts dans une garnison, ils passaient plus de temps dans les centres commerciaux que dans leur cellule.
Le processus de paix en toile de fond
Visiblement au courant, le chef d'état-major limogé mardi critique, dans un enregistrement, les enquêtes menées contre ses collègues et leur suggère même de s’organiser « comme une mafia » pour lutter contre la justice.
Cette affaire fait suite à un scandale d’écoutes illégales dans lequel l’armée est également impliquée, scandale révélé il y a deux semaines à peine. Le président colombien, engagé dans un processus de paix avec la guérilla qui déplaît à ses militaires, a apparemment du mal à tenir ses troupes.
Source: RFI
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* Qui est honnête dans ce pays ?...